PLANTES EN POT : PRÉPARER LES PLANTES HIVERNÉES POUR LEUR SORTIE

Diagnostic et premiers secours

Si vos plantes en pot en passé l’hiver un peu recluses dans un endroit peu visité, frais et assez peu éclairé, que vous les avez serrées les unes contre les autres contre un mur, il est temps de déplacer chaque pot pour pouvoir tourner autour et juger de l’état de votre plante.

Si le pot est léger, c’est qu’il manque d’eau et il en faut un minimum, même si on arrose moins lors de l’hivernage. Vous pouvez alors arroser la plante très doucement, car l’eau risque de s’écouler plus vite dans la soucoupe quand le terreau est sec. Un feuillage fripé ou vrillé, qui tombe en abondance quand on déplace la plante, indique aussi un manque d’eau..  

Si le feuillage est taché, il peut s’agir de champignons qui se développent en lieu confiné peu aéré, car un minimum d’aération est nécessaire pour l’hivernage. En cas d’infestation importante, un traitement par exemple à la bouillie bordelaise sera possible après les autres soins. Sinon, il suffit en général d’enlever les feuilles qui paraissent malades.

Taillez ensuite les parties sèches de la plante. Si après cela la plante semble trop haute et peu compacte, avec des pousses trop longues ou qui partent dans tous les sens, une taille de début de saison est possible chez la plupart des espèces. Elle consiste à supprimer ou raccourcir quelques vieilles branches qui se dégarnisse beaucoup de la base, pour favoriser l’apparition ou le développement de pousses plus jeunes. Il faut aussi égaliser, donner une forme harmonieuse à la plante en lui tournant autour. C’est le cas par exemple pour le laurier-rose, le plumbago, la passiflore. D’autres plantes garderont leur structure de branches saines et seront juste taillées pour raccourcir leurs pousses et juste laisser de petits départs, comme pour les Géranium, bougainvillées, Brugmansia ou Datura. On laisse alors des départs avec quelques feuilles ou 3 à 4 bourgeons.

Pensez ensuite au rempotage, étape indispensable si le terreau est vieux, si la plante parait énorme vis-à-vis de son pot, ou que les racines remplissent tout l’espace, rendant l’arrosage difficile, entrainant l’eau de suite dans la soucoupe. Si vous ne rempotez pas, faites au moins un surfaçage en enlevant le vieux terreau en surface, pour le remplacer par du compost, ou du terreau et du fertilisant naturel.

A part le compost, n’apportez aucun engrais avant le mois d’avril-mai. L’engrais n’est nécessaire que si le feuillage est pâle et que la végétation est faible. Tout excès nuit plus qu’il ne fait du bien.

Une sortie d’hivernage en douceur

Les plantes hivernées hors-gel doivent rester protégées des gelées tant qu’il y a des risques, en général jusqu’aux « saints de glace » à la mi-mai. Dans les régions plus clémentes, cette sortie peut être anticipée en regardant toutefois la météo régulièrement. Quoiqu’il en soit, la sortie doit être progressive, pour ne pas exposer la plante aux gelées et pour ne pas la brûler au soleil.

Après avoir effectué les premiers soins, rapprochez vos plantes progressivement de la lumière, en évitant de les exposer tout de suite au soleil de l’après-midi, ce qui pourrait leur être fatal, surtout si elles étaient peu éclairées pendant l’hiver.

La température extérieure doit être augmentée juste un peu pour permettre la remise en végétation de la plante de manière douce et progressive, et ainsi ne pas déclencher une pousse trop précoce qui pourrait s’étioler (filer en hauteur), attirer les pucerons et fatiguer inutilement la plante.

Cela permettra d’obtenir par la suite des fleurs plus précoces, par exemple sur les géraniums ou fuchsias, et de remettre en végétation vos dahlias qui ont été arrachés pour l’hiver, en les mettant en caissettes recouvertes de terreau ou en pot.

Le cas des géranium et laurier-rose

Le géranium ou pélargonium, roi des balcons, forme des pieds assez forts, à l’écorce brune, puis des pousses vertes aux extrémités. Le but du jeu est de raccourcir les pousses pour ne laisser que de petits départs avec des bourgeons ou quelques feuilles au bout de chaque branche saine. Eliminez toutes les parties sèches ou qui paraissent tachées, nécrosées, peu saines. Vous pouvez surfacer les pots avec du terreau neuf ou rempoter si nécessaire.

Le laurier-rose ou Nerium oleander peut devenir une forte plante. Il est souvent nécessaire de le rempoter dans un pot plus grand et de changer pas mal de vieux terreau. Un drainage est nécessaire au fond du pot et la plante apprécie des arrosages réguliers.

N’hésitez pas à supprimer les vieilles branches et à raccourcir sa végétation, à l’harmoniser. Chaque branche taillée dans la partie supérieure va engendrer une ramification et l’apparition ultérieure de pousses florifères qui rendront la plante plus dense et bien fleurie en été.

Surveillez les éventuelles cochenilles, en forme de boucliers ou plutôt farineuses, sur les branches et les feuilles. Le plus efficace est de traiter avec un lustrant pour plantes vertes en aérosol tous les 15 jours, jusqu’à disparition. Cette huile peut graisser le sol : sortez donc la plante ou protégez votre sol avec un carton puis aérez à la suite du traitement. Un traitement plus écologique consiste à utiliser un coton tige et de l’alcool sur chaque branche et feuille.

La fumagine peut également apparaitre : il s’agit d’un champignon qui forme un feutre noir sur les feuilles à cause du miellat collant des parasites. Plus inesthétique que problématique, elle s’enlève avec une éponge savonneuse.

Il est temps de redécouvrir vos plantes hivernées car c’est maintenant que l’été fleuri se prépare ! N’hésitez pas à nous poser vos questions en cas de doute, un coach vous donnera les meilleurs conseils.